Tripartite Photographique
21 oct - 11 nov 2014
Novotel Atria Nîmes
Joël GUYARD "Loin de leur arbre"
Auprès de leur arbre elles vivaient heureuses, aujourd'hui elles ne sont plus qu'âmes errantes qui arpentent de long en large la nudité minérale d'un univers tout gorgé de matières et de couleurs. Au plus près des entrailles de la terre elles cherchent en vain une ombre bienveillante qui leur accorderait le repos.
La terre, ici, gargouille, bouillonne et fume. Elle craque, se soulève ou se délite. Elle expectore et vous crache à la figure ses vapeurs sulfureuses. Rien n'y pousse. Elle est superbe mais stérile.Àuprès de leur arbre ces femmes vivaient heureuses, elles n'auraient jamais du le quitter des yeux.
Vincent Lacour "Best of Colombie"
Que n’ai-je entendu dire sur la Colombie avant d’y aller pour la première fois en 2003. Ce pays à la réputation calamiteuse, réserve pourtant de belles surprises. Il suffit de prendre la peine de franchir l’océan des préjugés pour s'en convaincre.
La gentillesse des gens n’a d’égal que leur patience et leur amabilité. La beauté des paysages est à couper le souffle. De la fraîcheur de Bogotá à la chaleur écrasante de Santa Marta, sur la côte caraïbe, en passant par le climat doux des zones d’altitude de la province de Boyacá, j’ai essayé à travers cette série de montrer le visage d’une Colombie que l’on ne voit que très rarement, celui de la douceur de vivre.
Jacques Rouquette "Hassidim"
"Héraclite disait le conflit père de toute chose. En ses photos des "Hassidim à Lelow", Jarou le montre inscrit au cœur même de l'esprit religieux. Comme du noir au blanc, son reportage va de l'homme ( humain, trop humain ) au divin ( présent, tout pressant ). Ici ce sont les nourritures terrestres jointes aux spirituelles, les triviaux objets du quotidien mêlés aux insistants signes du religieux. Là, les gestes de la chair incarnant jusqu'aux élans de l'esprit saint. Du biberon de l'enfant, le regard passe à la Bible du vieil homme. Partout c'est la joie débridée parachevant les recueillements maîtrisés. Jarou montre la Cène, sa photographie faisant loi, en une véritable mise en scène, sous une tente instituée tabernacle pour l'occasion. Le tout entre théologie d'austérité et convivialité communautaire. Car Jarou ne choisit pas. Son œil est photographe, qui écrit ce qu'il voit. Plus que tension, nous voici au cœur de l'intense."
André Le Délézir, photographe, agrégé lettre et philosophie.