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L'ENCLOS PAROISSIAL IMAGINAIRE DU VIVIER-SUR-MER

(Ille et Vilaine)

Ce sujet a été exposé dans le cadre de la Biennale de St Brieuc 2018 (invité d'honneur)

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                                 C'est dans l'obscurité éternelle de la grotte que se dissimulent les messages codifiés des  croyances, des pensées, de la mythologie de  nos grands ancêtres.

 

                                 C'est au Vivier-sur-Mer, dans la Baie du Mont-Saint-Michel, en pleine lumière que se révèle l'oeuvre du temps sur un habitat improbable. Ici, la construction n'est pas faite pour durer,  mais son architecture a su émouvoir (cf Le Corbusier) le photographe  amateur parti à la rencontre d'occupants tout aussi improbables.

 

 

L’ENCLOS PAROISSIAL IMAGINAIRE DU VIVIER-SUR-MER
Gargantua des légendes de Saint-Suliac, qui dévorait dit-on ses propres enfants au fur et à mesure de leurs naissances, est là pour nous le rappeler !
Donc, observons ce que nous suggèrent les photographies présentées ici. Nous voyons d’abord le petit univers intime et serré d’un cimetière paroissial, où se bousculent et se pressent des croix dressées au fil des générations successives, les plus récentes culbutant insolemment les monuments fatigués des ancêtres : la mort n’a pas désamorcé les vieux instincts de compétition sociale !
Mais au-dessus de cette mêlée s’élèvent de hautes silhouettes hiératiques. L’œil les identifie immédiatement : c’est la croix du Christ, flanquée des fûts où s(er)ont
suspendus les deux larrons ; sous les bras se reconnaissent les figurants canoniques, non encore complètement dégagés des chaos des éléments : la Vierge à gauche (à la droite de Jésus) et saint Jean de l’autre côté, en symétrie. Les longs poteaux de supplice du calvaire de Pencran, en pays de Léon, ont le même élancement tragique.
Voyons aussi le détail : un monstre prédateur –chouette ou diablotin- se perche,
accroupi, sur l’une des traverses. C’est à n’en pas douter le démon sarcastique qui, juché sur le bras de la croix de Gismas, le mauvais larron de Pleyben, s’apprête à s’emparer de l’âme impénitente.
Et, partout, le petit peuple qui grouille dans les scènes sculptées des grands calvaires bretons revèle ses caractères contrastés : visages dignes, tristes ou compassés des apôtres, trognes sévères ou grimaçantes des juges, des bourreaux et des spectateurs sadiques. Même l’Ankou, aux orbites creusées d’une ombre menaçante, répond présent à l’appel…
Evidemment, pour voir tout cela, et pour en fixer les images photographiques, il fallait un œil, celui du poète et du technicien, du visionnaire inspiré et du témoin objectif.
Cronos en sa sagesse, sans doute, avait réservé ce rôle à Jacques Rouquette. Les amoureux de l’art photographique ont été conquis par son album « Ante Mortem », dans lequel il a réussi à capturer dans des couleurs flamboyantes, la chorégraphie fébrile, sensuelle et cruelle – autant dire donc insaisissable – de la tauromachie.
Sa démarche, ici, est inverse (il le faut bien, dans le temps de Cronos !). Il ne s’agit pas d’immobiliser le mouvement, mais , au contraire de dilater, en deux dimensions et en noir et blanc, des métamorphoses lentes, subtiles et changeantes, perceptibles seulement sous certains angles, sous certains éclairages. L’exercice est difficile : chacun pourra juger à travers ces images à quel point il a été maîtrisé !
Reste maintenant une question excitante : quel sera le prochain sujet de ce photo-
graphe aussi éclectique qu’imprévisible ?
Marc Déceneux
Combourg, 18 mars 2007

 

Voir également sur le site 2visu

 

ainsi que le site Membrane
 

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